Synchronicité
: découvrir Nérée De Grâce par hasard (aux nouvelles à la SRC) alors
que je lis un numéro spécial de la revue Parcours consacré à Jean Paul
Riopelle. Or, ces deux immenses peintres (de la même génération mais de
tradition et de culture différentes, l'un né en 1920 à Shippagan, l'autre en 1923 à Montréal sur la rue De Lorimier) sont morts à quelques mois
d'intervalle, début 2002... Flash-back. À l'époque, j'étudiais au Cégep,
et j'avais dûment pleuré la mort de Riopelle,
publiant un poème-hommage dans le journal étudiant. À peine quelques
jours après, je commençais à fréquenter un Gionet dont les parents
étaient originaires de la Péninsule. Mais il faudra attendre encore huit
ans avant que je ne devienne Acadien moi-même... La boucle est bouclée!
j'ai back mes vingt ans! j'ai still des traits québécois! mais mon
esprit est full de bleu : le bleu qui me fascine désormais dans les
tableaux de Nérée De Grâce, le bleu jazz des poèmes de Gérald Leblanc,
le bleu Memramcook des yeux de Marie-Jo Thério et de Huberte Gautreau,
le bleu du livre Bleu (de M. Pastoureau) que m'a naguère offert
Genevieve St-Pierre, le bleu du ciel de Cap-Pelé et de la petite maison
sur la rue Alma coin Queen où j'ai médité sur ma renaissance
acadienne... Je regarde le chemin parcouru depuis dix ans, et je vois du
bleu partout : des ecchymoses du coeur aux doigts tachés de jus de
bleuet... «et ce bout du monde est bleu / are you going with me»