vendredi 10 février 2012

De l'art de détruire une ville : Moncton.



Un très touchant et très beau document que nous offre mon amie Marie-Thérèse. Qui s'ajoute à toutes les traces laissées par les destructions continuelles du patrimoine architectural de Moncton. Ailleurs, on rénove, ou on rebâtit en conservant un certain cachet, ou on invente une nouvelle ère architecturale plus magnifique et plus moderne, plus grandiose et plus significative que les taudis qui les précédèrent. Ici, non. Au mieux, des blocs d'appartements anonymes, en revêtement de vinyle beige, viennent fonctionnellement faire oublier les grandeurs du passé. Au pire : on laisse les terrains en déshérence, en friche, à la valedrague. Pour de magnifiques témoignages de la dignité passée de Moncton, joignez-vous sur facebook au groupe Old Photos of New Brunswick, ou visitez la page Vintage Moncton

(L'Académie. It was on Church St just north of Queen. Notice the three churches at that corner. 1954)  Old Photos of New Brunswick
Déjà, en 1972, Jacques Ferron avait remarqué les ravages qu'un supposé «progrès» (mais qui n'était, en fait, qu'une gestion urbaine incompétente) faisait subir à Moncton :


«Ce que j'ai trouvé beau [à Moncton], c'est évidemment les maisons à pignons. Elles sont en train de toutes disparaître. On les met carrés parce qu'il y a une dépense d'espace assez considérable quand vous avez six pignons. Moi, j'étais intéressé aux maisons à pignons parce que j'avais lu le roman de Hawthorne, La Maison aux sept pignons, et je ne me figurais pas comment ça pouvait être fait une maison à sept pignons. J'en ai trouvé une ici à six pignons. J'ai compris!
On est en train de toutes les démolir. À côté de la Brunswick hôtel, il y en avait une très belle qui vient d'être démolie pour je ne sais quoi.» (Ferron [1991], Le contentieux de l'Acadie, vlb éditeurs)

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